Unique collaborateur de cette nouvelle structure, dans un premier temps, Jean-Philippe Joly va “penser” l’équipe, sa composition, son fonctionnement, ses méthodologies et interactions avec les autres Services et Directions ; il va également réfléchir aux premières thématiques et grands axes de R&D pour le Syndicat, initier des partenariats avec le monde de la recherche, et échanger avec des opérateurs privés pour découvrir leur organisation en matière d’innovations et partager leurs préoccupations actuelles. Cette Direction Recherche, Innovation et Développement se rapprochera aussi de collectivités territoriales qui se sont lancées dans l’aventure de la R&D pour profiter de leurs retours d’expériences. Si des expérimentations ont déjà été menées avec le service Exploitation, cette Direction doit être encore configurée et validée. Elle a donc un rôle pédagogique à jouer, auprès des élus qui siègent au Bureau d’Eaux de Vienne mais également auprès de tous les élus du Département, pour démontrer toute son utilité, l’intérêt à moyen et long terme de la R&D, et souligner que la recherche de solutions demande des crédits, du temps, et de subir quelques échecs avant de trouver la bonne combinaison…
Pourquoi la R&D et pourquoi maintenant ?
Devant les conséquences du réchauffement climatique, de la raréfaction de la ressource en eau, de la volonté de maintenir la qualité de l’eau dans la Vienne en situation de crises sanitaires (pesticides…), la Recherche et le Développement par l’innovation nous permettra d’élaborer des solutions pour répondre à ces enjeux. Le Syndicat doit être un acteur, il doit agir pour ne plus subir. Aujourd’hui, nous avons initié, à travers le projet “Re-Use”, une collaboration avec le monde de la recherche et du développement. Suite à la mise en relation avec Saint-Gobain par un enseignant-chercheur de l’université de Poitiers, nous avons expérimenté la réutilisation des eaux usées traitées par un procédé de filtration par céramique à la station d’épuration de Châtellerault. Cela nous a permis de tester la réutilisation de l’eau par des camions d’hydrocurage chargés d’assainir les réseaux d’assainissement. Une expérimentation qui a permis d’économiser des milliers de mètres cubes d’eau potable. Quand plusieurs mondes, comme celui de la recherche fondamentale et de l’exploitation se rencontrent et croisent leur regard, c’est toujours riche d’enseignements et source de motivation pour les équipes.
La raréfaction de la ressource doit nous inciter à innover pour limiter les pertes en eau. Les nouvelles technologies issues de l’intelligence artificielle seront des voies de recherche pour des solutions fiables à coût raisonnable. Ces systèmes de prédiction basés sur l’IA seront des aides à la décision en nous indiquant la survenance d’événements des semaines à l’avance, en nous confirmant ou infirmant la présence de fuites d’eau et en les localisant plus précisément… Au-delà du volume d’eau, le prix du traitement d’une fuite est fonction d’une boucle énergétique et environnementale (le coût de revient entre une fuite en zone rurale ou urbaine n’est pas le même). C’est là un levier pédagogique de prise de conscience. Là encore, la Direction Recherche, Innovation et Développement s’attachera à élaborer des outils d’aide à la décision à travers, pourquoi pas, l’utilisation de satellites pour détecter les fuites sur zone rurale, ou le développement d’innovations de détection par techniques acoustiques sur certains matériaux comme le plastique où le signal sonore de la fuite est difficile à percevoir.


